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26 avril 2025 - 18:06
Le peloton, emmené par les doubles vainqueurs Tadej Pogacar et Remco Evenepoel, est prêt pour la 111e édition de Liège-Bastogne-Liège, marquée par le retour du col de Haussire. « J’ai envie de me donner une dernière chance sur une course qui me plaît beaucoup », se projette Romain Bardet Bardet au moment de disputer le dernier Monument de sa carrière ce dimanche. La jeune garde française, emmenée par Kévin Vauquelin et Romain Grégoire, rêve de faire un gros coup sur les routes de la Doyenne.
LA 111E DOYENNE RENOUE AVEC « LA CÔTE LA PLUS DURE DE BELGIQUE »
Le Monument ardennais présente dimanche un terrain connu, avec un enchaînement de côtes mythiques sur lesquels les meilleurs coureurs sont habitués à faire la différence pour s’imposer dans la Cité Ardente. « On est sur la Doyenne et on respecte l’histoire », souligne le directeur de la course Jean-Michel Monin, qui s’est tout de même permis une petite variation en 2025… pour ramener sur le devant de la scène une ascension empruntée pour la dernière fois en 1995. « On a modifié la partie descendante pour aller chercher le col de Haussire, sur des conseils de passionnés, qui m’ont expliqué que c’était la côte la plus dure de Belgique », raconte-t-il. « Je suis allé voir et c’est une belle bosse : c’est étroit, il y a des rampes… Ça fait presque 4 kilomètres et ça permet d’ajouter une difficulté au parcours et une difficulté historique qui plus est. » Au col, les coureurs passeront devant une stèle rendant hommage à Claudy Criquielion. Et il leur restera neuf ascensions à avaler pour rallier le quai des Ardennes après 252 kilomètres. « Une fois qu’ils sont à Vielsalm et qu’ils attaquent Mont-le-Soie, c’est une lessiveuse : ils montent et ils descendent sans cesse », décrit Monin, pour qui l’enchaînement de difficultés fait nécessairement émerger les meilleurs coureurs. « En 2023, Pogacar était tombé et Evenepoel avait gagné. L’année dernière, c’est Evenepoel qui était blessé pendant que Pogacar gagnait. Là, ils se retrouvent pour la belle. Ils ne vont peut-être pas gagner mais ils sont clairement les favoris. »
POGACAR VISE UNE NOUVELLE PERFORMANCE HISTORIQUE
Il est de plus en plus tentant de dresser des parallèles entre Tadej Pogacar et Eddy Merckx, considéré de façon unanime comme le plus grand de l’histoire. Alors en voici deux nouveaux : si le Slovène s’impose à Liège dimanche (après ses précédents succès en 2021 et 2024), en tant que vainqueur sortant du Tour de France et porteur du maillot arc-en-ciel, il signera un triplé seulement réussi par le Cannibale en 1972, au moment de s’offrir sa troisième Doyenne ; un podium à Liège lui permettrait de dépasser le Belge en devenant le premier coureur à monter sur le podium de six Monuments consécutifs. Avec cinq podiums depuis sa victoire liégeoise l’an dernier, Pogacar est pour l’instant à hauteur de Merckx (qui a signé cet exploit deux fois, entre Il Lombardia 1968 et Liège 1969, puis entre Il Lombardia 1974 et Liège 1975) et de Sean Kelly (d’Il Lombardia 1984 à Liège 1985). « Je pense que j’ai bien récupéré depuis mercredi », estime le vainqueur de La Flèche Wallonne. « C’est un grand Monument, et donc une course longue, difficile. Tout dépend des jambes. » Quels rivaux a-t-il identifiés ? « Remco Evenepoel est en super forme, ce n’est pas un secret, mais Lidl-Trek a aussi deux gars qui peuvent viser la victoire ici. Et puis, il y a toujours quelqu’un qui a de grandes jambes le jour j donc on verra. »
EVENEPOEL RETROUVE SA « COURSE PRÉFÉRÉE »
« Je connais chaque nid-de-poule sur la route. » explique Remco Evenepoel avant de retrouver une épreuve sur laquelle il affiche un taux de réussite de 100% (2 participations, 2 victoires). « C'est ma course préférée de la saison. Je pourrais la courir les yeux fermés, ce qui me donne un peu plus de confiance et de motivation, car dans certaines ascensions, je peux mieux calculer les efforts dans ma tête. J'ai toujours des supporters formidables qui me soutiennent depuis le bord de la route, et je veux leur donner le maximum en retour. Surtout à Liège, car c'est une ville où je viens souvent depuis mon plus jeune âge. » Dans la quête d’un troisième succès, le leader de Soudal Quick-Step devra notamment se mesurer à Tadej Pogacar, mais cela ne semble pas l'impressionner outre mesure : « Gagner, c'est gagner. Peu importe où et contre qui. » Le double champion olympique se sent bien une semaine après son retour à la compétition victorieux sur la Flèche brabançonne. « J'ai été surpris par ma forme lors de ces premières courses », explique-t-il. « Et je sens que je m'améliore, car j'ai eu mes meilleures sensations sur le vélo mercredi dernier à La Flèche Wallonne [9e]. J'étais juste un peu bloqué à l'arrivée à cause du froid, mais nous étions satisfaits de notre course. Nous ne nous attendions pas à ce que je sois déjà à ce niveau. »
VAUQUELIN - GRÉGOIRE, LA JEUNE GARDE AMBITIEUSE
Sur les quatre dernières éditions de Liège-Bastogne-Liège, trois coureurs français sont montés sur le podium : Julian Alaphilippe (2e en 2021), David Gaudu (3e en 2021) et Romain Bardet (2e en 2024). À qui le tour dimanche ? Kévin Vauquelin (Arkea-B&B Hotels) et Romain Grégoire (Groupama-FDJ) ont pris rendez-vous avec la Doyenne en signant de belles performances sur le Mur de Huy mercredi. « Je suis dans le même état d’esprit que sur La Flèche Wallonne », explique Vauquelin, qui fête son 24e anniversaire ce week-end et qui a pris la 2e place mercredi. « Ce sont des courses particulières, très énergivores… C’est facile de faire des plans, c’est plus difficile de les concrétiser. Souvent, c’est un rouleau compresseur avant de grosses attaques, donc c’est toujours compliqué d’anticiper. »
À 22 ans, Grégoire reste sur deux places de 7e sur l’Amstel Gold Race et La Flèche Wallonne. Vainqueur de Liège-Bastogne-Liège Espoirs en 2022, il vise « un gros coup dimanche. Sur l’Amstel, je me sentais déjà pas mal. C’était peut-être encore mieux sur la Flèche. Donc, la forme est ascendante pour dimanche. Et même s'il y a deux, trois coureurs qui sont au-dessus du lot et qui devraient jouer dans une autre cour, je crois que derrière, il y a un vrai groupe assez homogène. Donc, il y a vraiment moyen de faire quelque chose de bien et d'aller chercher un gros résultat, surtout avec l'équipe qu'on a ici qui est ultra solide. À la Flèche, collectivement, c'était vraiment beau à voir. »
BARDET ET FUGLSANG FONT LEURS ADIEUX À LA DOYENNE
Des protagonistes de premier plan de Liège-Bastogne-Liège se préparent pour leur ultime participation ce dimanche. « C’est mon dernier Monument », se projette Romain Bardet (Picnic-PostNL), qui a déjà disputé l’épreuve à dix reprises et est monté deux fois sur le podium : 3e en 2018 et 2e en 2024. « J’étais très heureux de ma course l’an dernier et j’ai envie de me donner une dernière chance sur une course qui me plaît beaucoup, avant de finir ma carrière à la mi-saison. Maintenant, c’est vrai qu’avec la densité des meilleurs coureurs, c’est difficile de faire des différences mais j’avais quand même réussi à tirer mon épingle du jeu l’an dernier. C’était une belle réconciliation. C’est vraiment mon moment marquant du printemps. »
Quant à Jakob Fuglsang (Israel-Premier Tech), il est, à 40 ans, le coureur le plus expérimenté sur ces routes : 13 départs, 0 abandon et une victoire en solitaire en 2019. « Quand mon directeur sportif Daryl Impey m’a demandé si je voulais venir alors que le Tour of the Alps se finissait vendredi, je n’ai pas hésité », assure le Danois. « J’aime vraiment cette course et je suis heureux de la disputer une dernière fois. »
PIDCOCK : « J'AI UN BON FEELING POUR DEMAIN »
Avec une belle 3e place sur le Mur de Huy, Tom Pidcock (Q36.5) a obtenu son meilleur résultat à La Flèche Wallonne et aborde Liège-Bastogne-Liège en confiance. « Je pense que j'ai réalisé une bonne performance sous la pluie », estime la star britannique. « J'ai bien récupéré. Cette saison, je me suis amélioré à chaque course et j'ai un bon feeling pour demain. » Pidcock a réalisé sa meilleure performance à Liège en 2023, lorsqu'il a terminé deuxième derrière Remco Evenepoel. Cette fois, il considère que Tadej Pogacar sera son principal rival au moment de viser sa première victoire dans un Monument : « Nous savons à quel point il est incroyable. Je pense que tout le monde a un peu changé de regard sur les courses. On peut avoir affaire au prochain Eddy Merckx ou quelque chose dans le genre, alors, parfois, on peut se contenter de la deuxième place. Mais non, ce n'est pas ma mentalité. On aborde la course pour essayer de gagner. Je pense qu’aux Strade, je n'étais pas au contact, mais j'étais relativement près. Donc oui, je pense que tout n'est pas joué avant le départ. »